9 Octobre 2015 : La 4ème réunion de la T.R.A.S. (formalisée en mai 2015) s’est tenue à l’atelier Arts-Sciences (plateforme commune à l’Hexagone Scène nationale Arts Sciences et au CEA) de Meylan en présence d’une trentaine de protagonistes du milieu de la production et de la diffusion de créations art-science venant de l’ensemble du territoire national (Lyon, Cherbourg, Nantes, Creil, Paris et l’IdF, Port St Louis du Rhône, Compiègne, Grenoble, Bordeaux). Elle faisait suite au colloque : « Faire théâtre au XXIème siècle » du 8 Octobre consacré aux nouvelles formes d’écritures et de narrations ainsi qu’aux enjeux qui se posent au spectacle vivant dans un monde en pleine mutation scientifique et technologique. Une des conclusions de ce riche colloque animé par Bruno Tackels (chargé de mission pour la recherche à la DGCA), hormis le constat du lien établi par la dramaturgie entre l’espace théâtral et sociétal, a été de relever la nécessité absolue de créer une recherche en arts et en actes, une recherche intermédiale et interdisciplinaire qui tienne compte de l’archéologie des médias, des nouveaux imaginaires et de l’écologie de l’attention (Yves Citton).
Or, comme l’a indiqué Michel Ida (directeur de Minatec et de l’innovation au CEA), force est de constater qu’aujourd’hui les innovations majeures ne viennent plus d’un seul camp (la science seule), mais de l’échange entre créateurs. Le regard et l’appropriation des artistes face aux découvertes de la science apporte un plus considérable, qui est partagé, réinventé, conduit à de nouvelles fabriques de forme, une intelligence du sens et un croisement fécond entre les savoirs. Ce constat concerne incidemment les actions de la TRAS, dont la charte est en cours d’élaboration finale, dans la mesure où elle a comme missions essentielles : 1/ de mettre en lien les actions essentielles des réseaux territoriaux, 2/ de faire reconnaître le lien art-science comme une entité à part entière et 3/ d’agir « tout au long de la chaîne allant de la recherche à l’éducation artistique, scientifique et technique en passant par la création, la production, la diffusion, la formation et l’édition« , comme le soulève à juste titre Antoine Conjard (directeur de l’Hexagone, Scène Nationale Arts Sciences de Meylan) qui nous conviait à cette réunion.
Le texte de la charte de St Nazaire présenté par les membres fondateurs a été enrichi des apports et réflexions de l’ensemble des membres présents à Grenoble, qu’ils soient issus du théâtre, de la création musicale ou chorégraphique, de la médiation ou de la recherche en arts et sciences. Des notions importantes en ont émergées telles l’ajout d’une définition la plus précise possible de la relation art-science (Grégoire Harel, Théâtre de Creil) et sa reconnaissance au plan national, la considération de la gestion de cette relation en tant qu’écosystème complexe (Nicolas Rosette, Centre Dramatique National de Lyon), la catégorisation contributive et les possibilités de création d’un atelier de recherche prospective via l’ANR (Vincent Puig, IRI, Centre Pompidou, Paris), la coordination nationale des opérateurs territoriaux formateurs de binômes dans le but de créer des bases de données art-science ‘efficientes’ (Marc-W Debono, CCE, Chilly Mazarin) ou encore de la considération de certaines universités ou institutions en tant qu’opérateurs culturels et/ou lieux de production (Vanessa Oltra, Université de Bordeaux).
L’ensemble de ces réflexions et d’autres, comme la place des artistes, la co-optation des nouveaux membres et le rôle de la TRAS en tant que communauté garante et qualifiante de projets Art & Science ont été prises en compte et seront répercutées dans la charte définitive. Le second volet abordé concernait le rôle du futur CNAS de Grenoble et les actions à venir de la TRAS au plan européen (plusieurs pistes existantes sont évoquées). Parmi les autres actions, citons l’alimentation spécifique de bases de données nationales (CNT, etc..), les recherches de financements et les mesures à prendre dans le champ de l’éducation artistique et culturelle. Sujets qui n’ont pu être qu’abordés dans le temps imparti, mais font désormais partie des items à développer lors des futures réunions de la TRAS dont la fréquence mensuelle a été établie.