L’art contemporain au risque du clonage
Artclone
Jean-Claude Le Parc, Reed 013
Le projet ARTCLONE a pour objectif de faire réfléchir sur les implications sociales des biotechnologies appliquées à l’esthétique du corps humain. En effet, les avancées des techniques médicales permettent de modeler, de designer, de transformer son corps selon des critères de beauté en changement constant, soumis aux aléas de la mode et des tendances. À part de ces constatations, nous avons entrepris un travail prospectif en imaginant l’apparition prochaine d’Instituts de beauté génétique proposant à la clientèle des interventions pour embellir son apparence physique ; comme par exemple se faire greffer un tatouage capillaire, se faire implanter des vertèbres, des côtes ou retexturer la peau.
Cette approche permet de naviguer à vue entre le vrai, le faux, le possible et le souhaitable, laissant au public le temps de réflexion, de l’interrogation et du doute.
Clonage par anticipation : Orlan accouche d’elle-même
ORLAN
Orlan accouche d’elle m’aime est une photographie de 1964 qui montre ORLAN plutôt sereine, nue, en position d’accouchement : un buste de mannequin de taille humaine entre les cuisses. Le fameux commandement “ tu accoucheras dans la douleur” est ici mis en question. Car si le sexe, élément central de la composition, désigne la jonction des coprs, il pointe surtout le processus artificiel de reproduction. Pourrait-on alors penser cette photographie comme œuvre à la fois emblématique et augurale des recherches artistiques à venir sur le clonage ?
Trois raisons, au moins, justifient cela. Tout d’abord, nous observons ici les notions d’identité, d’altérité, de double qu’ORLAN et d’autres artistes développeront par la suite à travers le montage informatique ou réalité virtuelle.
Chez ORLAN, le “même”, orthographe nécessaire, devient “m’aime”. L’homophonie actionne le dispositif de mise en scène de la photo et renvoie le sujet à son égo. Le “m’aime” sonore insiste et veut se faire lire : oui, c’est bien cela, elle accouche d’elle “m’aime” d’amour, n’est-il pas le véritable fondement du clonage humain ?
Clonie, 1999
Art orienté Objet – Marion Laval-Jeanet et Benoît Mangin
Film durée : 20 mins
Le film Clonie, a pour héroïne Nicole, jeune laborantine et l’acteur Axel Khan, un promoteur du clonage. Art orienté Objet pose des questions d’éthique, sans dogmatisme mais avec émotion, en laissant la réponse à la sensibilité de chacun.
Au travers du trouble et de l’évolution personnelle de Nicole, il pose la question du passage à l’acte vers un clonage humain. Il suscite, forçant le discours des protagonistes, la prise de conscience individuelle et une réflexion sur l’éthique de telles expérimentations.
Étude sur le problème de la différenciation suscité par le clonage, et la perte de la notion de mort comme facteur d’équilibre
Flavia Fénaroli
Le clonage est une forme d’hybridation, une nouvelle forme d’eugénisme et dans certains cas laisse envisager la création d’un double. Ce double possible change notre rapport à la vie et surtout à la mort, dans un rêve utopique de toute-puissance.
L’artiste a choisi comme axe de travail la question de la différenciation et de l’interchangeabilité, cela en élaborant des images à partir du très classique portrait et d’images venant du monde médical (radio). À quel moment la superposition d’images venant du dessin, du monde médical, de l’histoire de l’art crée en nous un problème d’identification ? Est-ce l’idée de la mort qui surgit et empêche l’identification ? Est-ce qu’au-delà de ça, c’est la similitude des images qu’offre la science qui effraie ?
« Je peux baiser un lépreux et j’attrape(u)rai pas la lèpre. »
Kolkoz
“C’est à Marseille, dans les années 1990 que les premiers symptômes nous sont apparus. Samuel et moi étions encore fort beaux à l’époque, dans la fleur de l’âge, innocents et joueurs. Nous avions fait l’acquisition pour notre anniversaire de mariage de deux pistolets automatiques flambant neufs. Sans nous concerter, nous avions en effet choisi le même cadeau pour nous prouver notre amour. D’abord interloqués par une si grande coïncidence, le champagne aidant, nous nous laissions bercer par la douceur de la nuit.”
Kolkoz nous plonge dans une faille spatio-temporelle ou les déplacements, les actions et les visages se transforment. Cette autre réalité, faite de croquettes miraculeuses, de corps pleins d’angles et de massacres répétés questionne notre rapport aux règles qui régissent l’existence.
Judith et ses clones
Anna Guillõ
Le principe de mon travail est de penser plastiquement l’histoire de la peinture en opérant des interprétations de tableaux anciens, tout en utilisant des moyens qui ne sont pas nécessairement de la peinture. Ce que j’ai appelé une “herméneutique plastique de l’œuvre d’art” est un jeu qui consiste à cloner des tableaux de maîtres en filtrant avec les emblèmes de l’autoportrait travesti et celui de la décollation. Faire le clown en faisant des clones, un moyen comme un autre d’installer une certaine distance ironique entre une pratique plastique et la grave question qui a motivé la suite d’expositions dont il est question dans ce catalogue. Judith et ses clones est composé de six tableaux mesurant chacun 260×180 centimètres, l’ensemble s’étendant sur un mur arrondi d’environ 12 mètres linéaires. Chaque tableau est une interprétation plastique puisée dans le répertoire des Judith d’Horace Vernet, de Cristofano Allori, d’Artemisia Gentileschi, de Botticelli etc.
L’écho-Incidence(s)
Estelle Artus et Stéphane Pianacci
L’écho-Incidences, avant d’être une installation vidéo, se présente comme un jeu de mots : jeu de mots entre la coïncidence et la similitude, entre l’unique et l’écho d’une temporalité qui se redouble comme le clonage redouble l’homme. La problématique du clonage s’ancre dans le fantasme du chiffre deux, le sel de l’affaire étant que ce “deux” n’est pas celui du couple, de l’un et de l’autre, mais plus de l’un et de l’un. Ce chiffre deux sert de levier pour explorer toute l’ambiguïté du clonage : elle comprend deux acteurs, deux caméras, deux films, deux écrans. Deux visages filmés avec deux caméras sont projetés sur deux écrans et recomposent des visages aux temps décalés.
La Colonie
Xavier Lambert
La Colonie est un script conçu pour une consultation interactive. À partir du concept de mutation génétique qui se développe actuellement avec toutes les inquiétudes qu’il génère, ce script met en scène sept espèces de xavierlamberts créés à partir d’un original dont les gènes auraient été modifiés par association avec les gènes de différentes espèces animales, chacune en fonction d’une spécificité propre. Construit sous la forme d’un journal, qui est une sorte de correspondance fictive, le script divise le temps en sept étapes (le temps de la Création) et propose au spectateur de parcourir à son gré les différents cheminements de cette création.
Les références immédiates à cette œuvre sont celles qui tournent autour du mythe du savant fou tel qu’il s’est développé notamment dans la littérature du XIXe siècle. Ce travail s’inscrit dans la continuité d’une réflexion plus générale que je mène sur l’autoportrait et son altération dans l’image pixelisée. Le travail est finalisé sur CD Rom. La conception sonore est de Vincent Ferrand.
La Mangrove
Jean-Luc Bichaud
Le chlorophytum est une plante capable de se propager par multiplication végétative : elle émet des stolons, tiges traçantes retombantes qui peuvent raciner au niveau des jeunes plants qui se développent dessus. Le premier stade du jeune plant est donc entièrement épiphyte, étant porté et nourri par la tige qui le relie au pied-mère. Il s’agit d’une reproduction à l’identique de la plante mère sans intervention de gamètes et complètement naturelles. En ce sens, c’est le premier exemple de clonage.
Les jeunes pousses utilisent la plante mère pour se développer avant d’entrer au contact du sol. L’installation interrompt ce glissement et enracine les jeunes pousses dans des tubes en plastique. La plante reste donc aérienne, en état de “suspension” artificiellement prolongé.
La mutation du regard
Hervé Lissy
Résultat photographique d’une vidéo expérimentale sur les effets et les attitudes passives liés à ce que l’on nous donne à voir.
Deux caméras sont placées aux extrémités des yeux d’une personne fixant l’image télévisuelle pendant trente minutes. Les caméras filment alors en macro le flux et reflux des images en effet de miroir sur les yeux. Un combat et un crépitement de couleurs apparaissent…
S’il y a clonage ici, c’est dans cette mutation du regard à 360°, qui permettrait de contrôler “ce que nous voyons, ce qui nous regarde”.
La nature reprendra ses droits
Isabelle Plat
Pour traiter du clonage j’ai utilisé une œuvre réalisée il y a quelques années, le Jardin des sirènes. Ainsi j’ai créé un environnement artificiel en assemblant des éléments de milieux naturels différents : légumes (sortis de terre) et poissons (venant de l’eau). Avec le Jardin des sirènes, l’espèce humaine s’ajoute aux espèces végétales et animales. Ces mélanges multiples nous rapprochent des manipulations génétiques ; nous sommes loin de la manière traditionnelle de faire des enfants !
J’en viens aux Clones portables ou clones de voyages que j’ai réalisés pour Ollainville. Si le clonage est une reproduction échappant aux lois de la nature, en quoi cela empêcherait cette dernière d’avaler et de digérer cette nouvelle création ? Donc imaginons qu’un clone donne naissance à un enfant, issu d’une fécondation traditionnelle, qui lui-même donnera naissance à un enfant…Possible ? Pas possible ? Avec cette image, je veux donner l’idée de la ré-appropriation par la nature des créations artificielles. Cela passera par une multitude d’échanges voyageurs. La surface entière de la planète en sera imprégnée et modifiée.
La salle de soins
Gil Bensmana
Gil Bensmana occupe tous les espaces, tous les étages du donjon et de l’ancien colombier. Des poupées sont partout, dans les alvéoles du colombier, au sol sur les murs ou au plafond; en tas, pendues, suspendues, épinglées ou vidéo projetées. L’artiste a endossé le costume de démiurge ou de sorcier. Chaque alvéole du colombier renferme une curiosité, une poupée, un morceau de poupée, ou un conglomérat de poupée. Le plastique est coupé, meurtri ou brûlé. En entrant dans le colombier, nous pénétrons dans l’antre de la création, nous sommes à l’intérieur d’un laboratoire où l’artiste joue au scientifique, aidé de multiples instruments, il tente des expériences qui ne réussissent pas forcément et nous plongent dans un monde peuplé de monstres et de martyrs. Il nous plonge dans un univers bien particulier, qui oscille entre l’art et le jeu, le rire et la peur, la magie et la médecine.
Le “Représentant”
Yann Toma
Le “Représentant” est un personnage fictif qui représente tous les habitants de Vert-le-Petit. Il reprend la morphologie des uns, le visage des autres et est mis en situation dans différents endroits tel qu’un champ, un lac, devant des façades de maisons. Mais à force de n’être qu’une composition de pleins de personnes cette présence devient étrange et gênante. Cette étrangeté s’est affirmée comme une forme de refus du clonage humain et une revendication du droit à la singularité de corps et d’esprit.
Le mythe de Pygmalion
Didier Valhère
Le mythe de Pygmalion marque le commencement de l’utopie humaine à la recherche du double parfait. La science affirme son ambition de réaliser les rêves les plus fous : le clonage franchit le seuil du symbolique pour nous bousculer dans notre matérialité. Dans “Opérations simples sur la chair fragmentée”, les corps sont réduits à un amas de parties disjointes, à un véritable rayonnage de la chair manipulable à satiété. La chair éclate sous nos yeux dans toute sa fragile splendeur. Ces dernières émerveillent et perturbent le désir dans le jeu des plis et replis qui marquent le passage des creux aux rondeurs évocatrices.
Le temps des clones
Frédérique Bouet
Lieu de fantasme, le clonage questionne la création artistique, réactive et déplace au cœur même de celle-ci le concept de mimesis. Qu’en est-il de la répétition et de la création, de la reproduction et de la procréation ? Une histoire de double, de duplication, de duplicité implicite qui brouille les pistes. Et, au cœur même du processus, l’idée de répétition qui maintient l’obsession : le même encore et encore, autrement toujours. L’artiste envisage le clonage comme une sorte de chorégraphie du même, jusqu’au vertige, donnant corps une entité à l’identité multiple, fragmentée à l’infini. Le corps est utilisé comme un motif : dupliqué, dessaisi, spolié de son origine. Le corps devient lieu de transit et d’expérience d’un nouveau langage de laboratoire. Portrait. Autoportrait. Comment ne pas repenser ces représentations à l’ère du clonage ?
Masques
Lilian Bourgeat
Depuis longtemps, les masques sont pour nous une affaire entendue. Ils ne peuvent plus nous intéresser. Nous ne sommes plus un siècle à mystères, à cachoteries, à réseaux secrets. Ni un siècle à allégories, à figures emblématiques, à symboles éternels. Nous sommes un siècle à connaissance.
Connaissez-vous Lilian Bourgeat ? En portant son masque, vous voyez à travers ses yeux, vous devenez LUI. Un jeu d’échanges et de paradoxes s’effectuent entre les identités. Il faut deux masques : un masque de LUI pour VOUS et le masque de VOUS pour LUI. Ici, nul échange des identités, mais le merveilleux constat qu’Universel Équipementier fait bien son travail, et qu’il n’y a décidément que ce petit rien à attendre des masques, qui justifie qu’on en use parfois.
Mes clones à moi, c’est toi, li lala, li lala
Rolan C.Ménégon
Mon clone, mon premier clone, était vraiment raté. Je ne savais pas très bien recombiner les gènes. J’en ai fait une photo et puis je l’ai jeté. Le deuxième était mieux : lorsqu’on le voyait de loin, il faisait bien le clone, mais de près, sur sa peau, il y avait des défauts. Je l’ai pris en photo puis je l’ai balancé. Le troisième, ça allait, très ressemblant, mais il y avait tout de même, à l’usage, quelques dysfonctionnements dans les organes internes. Même traitement : une photo, la poubelle. Avec le quatrième, j’ai voulu être précis ; exigeant au cinquième ; tatillon au sixième, et comme ça, ainsi de suite : une photo, la poubelle, jusqu’au treizième clone qui, lui, était parfait. Il n’a aucun défaut ou alors ce sont les miens et ceux-là je les garde. Une photo, pas de poubelle.
Photocopies monstrueuses et Prototypes
Sygrid Guillemot
Je souhaiterais, dans ce projet, dénoncer le caractère monstrueux du clonage. Photocopies monstrueuses annonce un être hybride surgissant d’un fond obscur. Cette créature représente la fatalité du sexe unique vers lequel nous pourrions tendre, ainsi que l’aspect bestial et inhumain d’un clonage aléatoire. Il me semble important de proposer des images inquiétantes représentant certaines craintes liées à cette technique. Créer à la place de Dieu serait un acte démoniaque qui ne pourrait engendrer que des êtres effrayants. Pouvons-nous imaginer qu’un jour créer un être humain devienne l’art le plus prisé ?
Je veux exposer l’inhumanité comme conséquence, ainsi que le misérabilisme de l’état de clone. L’image de l’humanité tout entière risque de se trouver mal-menée, voir défigurée par l’utilisation du clonage.
Ployfocus
Gilles Barbier
Gilles Barbier a créé des clones à son image dès 1995, ils l’accompagnent depuis dans son parcours artistique. ILs se présentent tantôt sous forme de moulages de cire, tantôt sous forme d’images numériques, comme c’est le cas pour la série Polyfocus. Tandis que l’image numérique, par son apparence perceptible, donne l’impression de se trouver en contact avec une réalité de clones, pour Barbier, l’idée du clone est, à l’inverse, une “opération qui consiste à le convertir en fiction”. Alors, réalité fictive ou fiction réelle ?
Prolifération hybride
Élisabeth Amblard
Les plantes d’intérieur et les Belles d’un jour sont de sang et de sève mêlés. Elles prolifèrent de manière étrange, on ne sait si elles sont pacifiques. Visiblement en développement et en involution, les Plantes d’intérieur et les Belles d’un jour vivent sous l’égide de l’inquiétante étrangeté.
Les Plantes d’intérieur investissent le lieu. Leurs motifs d’aspect premièrement végétal gagnent progressivement en organicité. Elles s’insinuent, s’immiscent, s’accrochent. Les Belles d’un jour évoquent le caractère hybride d’une peau de synthèse. Un peau mince, fragile. Cette peau est mise en culture. En pli, déplit et repli, ces peaux s’associent et se distinguent les unes des autres par cette vie qui leur est propre.
Série : 063
Sarah Roshem
La série : 063 interroge ce territoire de la gémelité autour de trois cas – vrais jumeaux, faux jumeaux et un jumeau fictif – en combinant l’exposition des sujets en effigies de cire et leurs témoignages oraux par bande-son. Le dispositif interroge la corrélation entre deux individus et souhaite placer le spectateur comme seul juge des similitudes, relations, contradictions, etc. Le fait de posséder un patrimoine génétique commun, d’avoir vécu ensemble, nous fait-il pour autant nous senitr identiques, semblables ? Le caractère d’une personne est-il plus influencé par des facteurs génétiques ou sociaux ? Autant de questions auxquelles les jumeaux tentent de répondre sous forme de dialogues pour nous donner de quoi réfléchir quant au rêve de reproduction à l’identique par clonage…
Sortir en douce de l’espèce humaine
Michel Gouéry et Stéphane De Medeiros
Sur le mur, on peut lire le titre de la pièce : Executive Gitane. Un spiderman de taille humaine en position d’attaque a été placé à proximité.
Sur une vidéo, on découvre deux personnages qui remuent la tête : l’un porte un masque de Spiderman, l’autre porte ce qui ressemble à de la crème Chantilly. Le mouvement psychotique des visages accompagne dans un même rythme le déplacement des phrases qui se succèdent sans fin. Deux toiles immenses aux allures de panneaux électoraux (d’ailleurs le portrait de Chirac apparaît quelque part) présentent, sur un mode pictural, toutes sortes de figures humaines ou posthumaines.
On est tenté de mettre en rapport le caleçon abandonné sur le sol avec les fesses à l’air de cette créature vivante fixe à la poutre façon koala. Le visage de cette chose est dissimulé par un masque raté de Spiderman. Il paraît que l’inconnu à quelque chose d’un foetus.
Et puis tous ces visiteurs complètent le paysage, chacun détenant son secret, laissant nos fantasmes ouverts à l’existence sournoise et discrète d’un homme nouveau, comme si l’on était sorti en douce de l’espèce humaine.
Un pilier de feu pour aller féconder les étoiles
Siegfrid Zeller
Inspiré par le rapport entre la notion de spéculation financière et celle de la spéculation l’artiste a effectué un déplacement avec des moyens plastiques entre idée d’or génétique (l’alchimie de la duplication, de la division cellulaire dans un organisme et celle, potentiellement industrielle, crée de mains de laborantins) et l’idée du monstre sortant du support matériel le plus simple : montrer la figure du clone par l’invention d’une machine à cloner. Cette machine fonctionne sur le principe du miroir déformant. Lorsqu’on s’en approche, une figure du “monstrueux” se libère dans une multitude de copies non conformes simultanées. Avec une réalisation à caractère simple (enfiler des boules de Noël dorées, accrocher les fils de nylon au plafond), l’artiste tente de montrer cette nouvelle réalité génétique dans laquelle nous serons bientôt immergés et l’espoir que constitue le clonage dans sa justification thérapeutique.