Le Mouvement
2,7 Secondes, Le Ralenti du portrait
Sami Trabelsi
Saulx-les-chartreux
Dans 2,7 secondes (2012) grâce à une caméra vidéo rapide pouvant enregistrer plusieurs milliers d’images par seconde, Sami Trabelsi donne à voir des expressions du visage en train de se former puis de se défaire. Derrière ce qui peut, au premier abord, ressembler à une image fixe, apparaissent les signes d’animation et l’on découvre bientôt tous les mouvements que requiert la formation d’une expression, aussi simple soit-elle – tous ces mouvements que l’on ne retient pas au profit de cette expression-même et de ce qu’elle exprime.
3D Map (mouse art project)
Damien Aspe
Morsang-sur-orge
Cette œuvre est une invitation au mouvement physique par un dispositif interactif. L’installation se présente sous la forme d’un flycase de la taille d’une malle de magicien contenant une “lyre” dont la tête orientable peut balayer l’espace à 360°, une souris d’ordinateur et un système informatique sans fil. Le pointeur de la souris est projeté sur le mur utilisé comme écran, le curseur se déplaçant au gré de ces manipulations. L’humour réside dans la superposition du monde numérique sur un mur de château inscrit au patrimoine. Damien Aspe questionne la virtualisation des visites proposée par des musées en prenant ce processus à contrepied.
Abécédaire du geste usuel
Marion Dufau & Van Hoan Vu
Marcoussis
Notre environnement moderne nous conditionne à utiliser certains objets de manière récurrente, impliquant des mouvements très particuliers que nous nommons “gestes usuels”. Ces mouvements consciemment ou inconsciemment réitérés deviennent des répétitions modelant la manière de vivre de l’être humain. Les artistes proposent de donner à voir ces gestes sous forme de sculptures. Cela consiste à faire des captations aidées du système VICON pour obtenir un dessin tridimensionnel du mouvement sous la forme d’une ligne continue puis d’en faire une impression en 3D. Des mouvements tels que tapoter sur un clavier, boutonner, décapsuler, deviennent des figures tangibles.
Atalante et Fabeltier
Muriel Toulemonde
Méréville
Atlante et Fabeltier sont deux vidéos qui s’attachent à montrer la vitesse, la recherche d’un résultat optimal par la décomposition et la répétition du mouvement de la course. Muriel Toulemonde interroge l’idée de performance comme mouvement automatisé. Dans la vidéo Atalante, une athlète est filmée courant avec un parachute harnaché dans le dos, son effort pour atteindre sa pleine vitesse est alors redoublée. Dans Faber, un cheval courant dans l’eau nous est présenté, et semble s’épuiser en vain.
Bibliothèque d’1mages de Babel
Tomek Jarolim
Evry, Siana
Amorcé à la School of Art Institute de Chicago, ce projet a été repris par Tomek Jarolim à travers une installation qui s’inspire du texte de Jorge Luis Borges intitulée La Bibliothèque de Babel. L’auteur donne à imaginer une bibliothèque composée de multitudes de salles hexagonales rangées à l’infini, reliées par des couloirs dans lesquelles est ordonné un nombre incalculable de livres. Jarolim tente de transposer les livres de cette bibliothèque vers des images numériques où chaque livre, chaque page, chaque caractère imprimé est un pixel, une résolution, une image. L’artiste ne cherche pas à interroger la lecture d’un monde connu mais plutôt la capacité de construction et d’imagination autour d’une image même abstraite.
Décélérateur de particules
Philippe Bouveret
Verrières-le-buisson
L’eau est à la de la vie : Matière Première. Philippe Bouveret l’utilise telle quelle, pour ses caractéristiques d’être un matériau et un moyen de création. Ressource unique, restée identique depuis les origines du monde, l’eau ne se fabrique pas. Elle est partout en différents modes d’existences et d’apparition.
Dojo’s particules
Tania Le Goff & Olivier Di Pizio
Saint-Germain-Lès-Corbeil
Dojo’s Particules est un projet artistique qui propose de mettre en forme poétiquement l’équation de Boltzmann avec en perspective la théorie du chaos. Les trajectoires de judokas, courant sur toute la surface d’un tatami comme des particules de gaz libérées dans l’espace, sont les illustrations et le prétexte à une réflexion sur le paradoxe de la prédictibilité statistique de phénomènes pourtant indépendants et imprédictibles au niveau individuel. Tania Le Goff, artiste de formation scientifique et Olivier Di Pizio, plasticien, nous invitent par le biais de vidéos, d’installations et de photos à un dialogue original et sensible entre la cinétique des gaz et l’art contemporain.
Domestikaction
Graffiti Research Lab, France (GRL FR)
Evry Siana
Réfléchir à l’interaction homme/machine et au détournement des robots ménagers est l’objectif de ce collectif d’artistes. Imaginez un instant que vous laissiez un robot-ramasse-poussière de la série Domestikaction faire le ménage à votre place, vous seriez surpris du résultat. Impossible de domestiquer ce genre d’objets élaborés pour un usage immédiat. Sa maîtrise totale étant proscrite, à quoi cet objet détourné du quotidien peut-il donc servir s’il n’existe pas pour faciliter le ménage, le jardinage ou le bricolage ? à rien d’autre qu’à propulser de la peinture du sol au plafond en vue d’une improductivité totale.
Fluxus
Labofatory
Jean-Marc Chomaz, Laurent Karst, François-Eudes Chanfrault & Gaétan Lerisson
L’installation tend à représenter sous forme d’épure, une série, un enchaînement de phénomènes naturels qui questionne le spectateur et fait resurgir de la mémoire des expériences sensorielles vécues. Les métamachines Fluxus sont utilisées comme des tambours mous sonnant sur différentes fréquences inaudibles à l’homme mais visible par le mouvement des vagues. Un générateur de vapeur froide attachée à chaque batteur produit en permanence une mince couche de brume et de buée sur les vitres.
La nuit en plein jour
Bruyères-le-Châtel
Dans leur oeuvre La nuit en plein jour, les auteurs convoquent ce qu’il nous reste de capacité d’évocation et de sublimation, le mouvement suggéré, celui de la terre autour du soleil, sa révolution étant l’instrument de la métaphore.L’installation est composée d’un trépied surmonté d’une cuve emplie d’eau, animée d’un mouvement circulaire, presque imperceptible. L’ensemble est placé devant une fenêtre donnant sur le paysage alentour, en plein jour. Deux ciels s’observent simultanément : l’un diurne et naturaliste conduisant l’autre nocturne et poétique.
Mouvement en gravité altérée
Kitsou Dubois
La Norville
Des chorégraphies sont élaborées dans divers milieux comme l’eau, l’air et le plateau de théâtre afin de soumettre le corps aux lois de l’apesanteur ou d’une autre gravité altérée. Kistou Dubois a fait un partenariat avec le C.N.E.S en emmenant ses danseurs dans des vols paraboliques qui ne durent que vingt secondes afin d’étudier le mouvement interne du corps. Plongés au fond d’une piscine, en immersion, suspendu dans l’eau ou dans les airs, le corps est ralenti.
Poésie utopique
Laura Nillni
Etampes
Sur les dalles carrées de la cour de l’Hôtel Diane-de-Poitiers à Etampes, vingt-sept grandes pièces plates en forme de croix se juxtaposent et s’imbriquent pour générer un motif géométrique inspiré de la forme en arc quadrilobé de la Tour de la ville. Chaque croix porte des fragments d’un poème d’Armand Dupuy écrit en boucle pour évoquer – en écho à l’histoire de cette Tour – la captivité de la Reine Ingeburge et sa manière de tourner en rond pendant des années. Trois éléments se détachent du pavage et deviennent toupies. Leur rotation génère une transformation progressive des motifs géométriques et du texte poétique qui se recompose visuellement dans le parcours.
Reflecting Pool
Bill Viola
étampes
Reflecting Pool est une vidéo qui marque l’avènement de la vidéo comme médium artistique. En un plan séquence fixe, la caméra enregistre une vie de mouvements que reflète le bassin miroir dans la forêt. Cette perspective en légère plongée étire la vue et se fait image projetée. Successivement, la surface enregistre les moments s’y afférents : le déroulement du temps, les variations de lumière, des traces de tout corps plongé dans l’eau dont la source demeure invisible, le reflet diaphane de visiteurs et tout singulièrement le passage d’un homme se préparant à un grand saut.
Tableau scénique 2.0
Sophie Lavaud
Juvisy-sur-orge
Tableau scénique 2.0 est une installation interactive s’inscrivant dans la poursuite des thèmes de prédilection de la plasticienne : l’étude des corps en mouvement qui permet au public un voyage interactif et ludique au coeur d’une toile de Vassily Kandinsky modélisée en 3D soit une peinture “augmentée” que le visiteur peut modifier en temps réel. Par le procédé très répandu de la numérisation, la peinture passe ainsi à l’état codé de “matrice de nombres”, elle se spatialise et devient un monde que le lecteur peut parcourir selon les modalités qui engagent son corps et son esprit.
Le tremblement du temps
Anabell Guerrero
Viry-Châtillon
Dérive des continents, peuples à la dérive, le concept de mouvement charrie le naufrage des clandestins, sa tragédie et son déni. Le triptyque constitué d’objets de taille et supports identiques, en verre gravé et coloré se présente comme une évidence : deux continents, un océan à traverser… D’un bord à l’autre, l’artiste figure la longue marche des migrants sur ce chemin; au centre, il y a la singularité d’une empreinte, d’une identité, et le gouffre qui menace de l’engloutir : la mer. À la lumière, la mer est révélée pour ce qu’elle est : un cimetière. Ce gouffre bleu met un terme aux odyssées contemporaines, transformant la promesse d’émigration en désastre.
Viens danser
Catherine Langlade
Fleury-Mérogis
Viens danser est une installation qui projette le spectateur dans un espace chorégraphique. Le système analyse les mouvements du spectateur-danseur grâce à une caméra et les intègre dans un univers graphique. Répondant à l’installation en entrant dans le dialogue, le visiteur intègre peu à peu les réactions du système, la grammaire de l’installation. Il élabore, seul ou avec le groupe, une gestuelle et un vocabulaire spécifique. Au-delà de la transmission d’informations, il s’agit de créer les conditions du partage mutuel d’un univers. L’enjeu est l’élaboration d’une œuvre mutuelle danseur-système.
Waves
Labofactory : Jean-Marc Chomaz, Laurent Kast & François-Eude Chanfrault
Fontenay-les-Bris
L’installation exploite la nature non dispersif des ondes partagées entre le son, la lumière et les ondes à la surface de l’eau joue avec la vitesse de propagation pour bâtir une architecture de l’espace et du temps sonore. Des batteurs jouent et plus leur note est tenue, plus les vagues sont intenses et déferlent en tempête. L’ensemble est une composition musicale de 10 minutes et 10 secondes.